Lorient. De l’eau de pluie pour économiser le carburant
8 mars 2015 18 h 19 min
Le moteur à eau de pluie, vous connaissez ? Ce procédé consiste à injecter de l’eau dans le moteur via l’installation d’un kit pour économiser de 10 à 50 % de carburant sur tous types de moteurs, diesel ou essence. Depuis un an, Marc Renaudin, Lorientais de 64 ans, expérimente ce procédé développé par Laurent Baltazar, un fournisseur installé à Plounéour-Ménez (29). Le reportage d’Yves Madec.
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Le moteur à eau de pluie, vous connaissez ? Depuis un an, un Lorientais expérimente ce procédé qui consiste à injecter de l’eau dans le moteur via un kit. Il gagnerait près de 300 km par plein. Ce système a déjà ses adeptes à travers la France, notamment au sein des entreprises. Répondons d’abord à la question que chacun se pose : ce petit arrangement avec un moteur est-il bien légal ? « Totalement » assure son distributeur, Laurent Baltazar, 37 ans, qui a repris en mai dernier la station Total de Plounéour-Ménez (29) en arrivant de Besançon. Pour asseoir sa société LBME créée il y a quatre ans et offrir une vitrine à ce procédé méconnu qu’il commercialise à travers la France. Pas de passage aux mines « Nous n’intervenons que sur l’air, sans modifier le moteur, sans toucher au châssis, ni à la puissance. Ce qui n’engendre pas de passage aux mines et ne pose aucun problème lors des contrôles techniques, assure-t-il. À Paris, la voiture d’un client ne passait pas avant l’installation à cause d’un indice de pollution trop élevé. Après l’installation, comme notre procédé réduit en plus les émissions, elle est passée haut la main ». Quel est donc ce procédé qui, selon son instigateur, permet d’économiser de 10 à 50 % de carburant sur tous types de moteurs, diesel ou essence ? Il reprend un vieux système qui consiste à injecter de l’eau dans un moteur à combustion. L’installateur fixe un réacteur au collecteur d’échappement du moteur ou précatalyseur. Il le relie à un « bulleur » d’une capacité d’un litre contenant de l’eau de pluie (ou déminéralisée) et à un diffuseur installé à la prise d’air. L’aspiration du moteur génère la formation de bulles d’air. L’air humide obtenu passe par le réacteur dont la température et la composition vont permettre sa transformation moléculaire avant son injection dans le moteur. Ajouter de l’eau tous les 1.000 km Seule contrainte, remplir le réservoir d’eau de pluie tous les 1.000 km. Retraité lorientais de 64 ans, Marc Renaudin a franchi le pas en janvier 2014. Lassé par la gourmande consommation de sa Citroën C5 et ses 138 CV. « Je regrettais de ne pas avoir pris le 110 CV. Je suis tombé par hasard sur ce système sur Internet. Je n’ai pas hésité une seconde ». Direction Besançon, chez Laurent Baltazar, où le kit a été installé en deux heures. « Désormais, elle consomme comme un 110 cv » sourit-il, chiffres à l’appui. Avant installation, cet habitué des longs périples effectuait entre 800 et 850 kilomètres avec un plein. Désormais, le même plein lui permet, sans changement de conduite, de rouler entre 1.100 et 1.200 km. 22 % d’économies à Loudéac « J’ai fait 20.000 km depuis. Vous réalisez l’économie ! Mon investissement de 480 € a été très rapidement rentabilisé. En plus, il y a moins de bruit de moteur, plus de souplesse dans l’accélération et elle roule comme au premier jour. Je n’ai vraiment aucun regret. Mon contrôle technique est prévu cette année, ça va passer. Je pollue moins en plus. Seul petit inconvénient, il faut juste attendre un peu que ce soit chaud le matin ». Son distributeur annonce près de 5.000 clients à travers la France. Dont 80 % de professionnels. Les Ateliers Allot Frères de Loudéac en font partie. Le patron a fait installer en juin dernier un kit sur le camion Mercedes diesel de l’entreprise, ainsi que sur un groupe électrogène. « Le gasoil coûte cher, j’en avais marre d’enrichir l’État, sourit René. Pour le camion, on a fait les calculs, le gain de carburant est de 22 %. En plus, le moteur claque moins et rejette moins de particules dans l’air. Donc aucun regret ». « Les Bretons sont très demandeurs, reprend Laurent Baltazar. Ici tout le monde me dit que j’aurais dû venir depuis longtemps. On pourrait faire beaucoup plus, les constructeurs le savent, il y a vraiment de la demande. Mais par manque de logistique et de communication, ce n’est pas encore très connu ». Des contacts seraient en cours avec une entreprise de la région de Lorient pour la production en série de catalyseurs. Restera à connaître l’usure de ce procédé sur le long terme. Le diffuseur annonce une durée de vie de 150.000 km.
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